La NASA prévoit de construire un réacteur nucléaire sur la Lune – un avocat spécialiste de l’espace explique pourquoi

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La NASA prévoit de construire un réacteur nucléaire sur la Lune – un avocat spécialiste de l’espace explique pourquoi

Ces régions convoitées sont scientifiquement vitales et géopolitiquement sensibles, car de nombreux pays veulent y construire des bases ou y mener des recherches. La construction d’infrastructures dans ces régions renforcerait la capacité d’un pays à accéder aux ressources qui s’y trouvent et pourrait empêcher d’autres pays d’en faire autant.

Les critiques peuvent s’inquiéter des risques de radiation. Même s’ils sont conçus pour un usage pacifique et correctement confinés, les réacteurs présentent de nouveaux risques environnementaux et opérationnels, en particulier dans un environnement dangereux tel que l’espace. Toutefois, les lignes directrices des Nations unies définissent des protocoles de sécurité rigoureux, et leur respect pourrait atténuer ces inquiétudes.

Pourquoi le nucléaire ? Parce que l’énergie solaire a des limites

La Lune a peu d’atmosphère et connaît des périodes d’obscurité de 14 jours. Dans certains cratères ombragés, où l’on est susceptible de trouver de la glace, la lumière du soleil n’atteint jamais la surface. Ces problèmes rendent l’énergie solaire peu fiable, voire impossible, dans certaines des régions les plus critiques.

Un petit réacteur lunaire pourrait fonctionner en continu pendant une décennie ou plus, alimentant les habitats, les rovers, les imprimantes 3D et les systèmes de survie. L’énergie nucléaire pourrait être la clé de voûte de l’activité humaine à long terme. Et il ne s’agit pas seulement de la Lune : le développement de cette capacité est essentiel pour les missions vers Mars, où l’énergie solaire est encore plus limitée.

Le Comité des Nations unies sur les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique établit des lignes directrices pour régir la manière dont les pays agissent dans l’espace extra-atmosphérique. Mission des États-Unis auprès des organisations internationales à Vienne.


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CC BY-NC-ND

Un appel à la gouvernance, pas à l’alarmisme

Les États-Unis ont l’occasion de montrer la voie, non seulement sur le plan technologique, mais aussi sur celui de la gouvernance. S’ils s’engagent à partager publiquement leurs projets, à respecter l’article IX du traité sur l’espace extra-atmosphérique et à réaffirmer leur engagement en faveur d’une utilisation pacifique et d’une participation internationale, ils encourageront d’autres pays à faire de même.

L’avenir de la Lune ne sera pas déterminé par celui qui plantera le plus de drapeaux. Il sera déterminé par qui construit quoi et comment. L’énergie nucléaire pourrait être essentielle pour cet avenir. Une construction transparente et conforme aux directives internationales permettrait aux pays de réaliser cet avenir en toute sécurité.

Un réacteur sur la Lune n’est pas une revendication territoriale ni une déclaration de guerre. Mais c’est une infrastructure. Et c’est grâce à l’infrastructure que les pays afficheront leur puissance – sous toutes ses formes – dans la prochaine ère de l’exploration spatiale.The Conversation (en anglais)

Michelle L.D. Hanlon, professeur de droit aérien et spatial, Université du Mississippi. Cet article est republié de The Conversation sous une licence Creative Commons. Lire l’article original.