Les médecins ont rapidement découvert qu’ils étaient infectés par une bactérie rare du sol, qui provoque une maladie appelée mélioïdose.
Une infection dangereuse
En général, la mélioïdose peut être difficile à diagnostiquer et à traiter, car elle est naturellement résistante à certains antibiotiques. Elle peut infecter les personnes qui l’inhalent ou qui l’introduisent dans des coupures ouvertes. Parfois, l’infection peut rester localisée, comme dans le cas d’une infection pulmonaire ou d’un ulcère cutané. Mais elle peut aussi passer dans le sang et devenir une infection systémique, se propageant à divers organes, y compris le cerveau. Le taux de mortalité peut atteindre 90 % chez les personnes qui ne sont pas traitées, mais tombe à moins de 40 % chez les personnes qui reçoivent des soins rapides et appropriés.
Les deux hommes de 2024 ont été rapidement hospitalisés et ont reçu un diagnostic de septicémie. Ils ont tous deux été traités avec des antibiotiques puissants et se sont rétablis, bien que le patient 2 ait fait une rechute en novembre, nécessitant un nouveau séjour à l’hôpital. Il s’est finalement rétabli.
Selon le CDC, une douzaine de cas de mélioïdose sont recensés chaque année aux États-Unis en moyenne, mais la plupart surviennent chez des personnes ayant voyagé dans des zones connues pour abriter la bactérie. Aucun des hommes infectés l’année dernière n’avait récemment voyagé dans de telles zones. Les chercheurs se sont donc tournés vers le séquençage génétique, qui a révélé le lien avec deux cas survenus dans les années 1980.
Dans ces cas, les deux hommes sont morts de l’infection. L’homme surnommé Patient 3 est décédé en octobre 1989. C’était un vétéran qui avait combattu au Viêt Nam – où la bactérie est endémique – deux décennies avant son infection. Les chercheurs notent qu’une période de latence aussi longue pour un B. pseudomallei n’est pas totalement exclue, mais il serait rare d’avoir un écart aussi important entre l’exposition et l’infection. Plus suspect encore, les chercheurs notent que le mois précédant le décès du patient 3, l’ouragan Hugo a touché terre en Géorgie sous la forme d’une tempête de catégorie 4, déversant de trois à cinq pouces de pluie.