Le GOP du Texas adopte le remaniement de la Chambre des représentants demandé par Trump

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Le GOP du Texas adopte le remaniement de la Chambre des représentants demandé par Trump

Les républicains du Texas ont approuvé tôt samedi matin une nouvelle carte du Congrès qui comporte des divisions agressives, allant ainsi de l’avant avec une prise de pouvoir voulue par le président Donald Trump.

Le Sénat de l’État, contrôlé par le GOP, a approuvé la carte lors d’un vote sur une ligne de parti après des heures de débat qui ont commencé vendredi matin. Les républicains ont eu recours à une procédure pour bloquer le projet de filibuster d’un sénateur démocrate, forçant ainsi le vote – une dernière démonstration de force de la part de la direction du GOP après des semaines de lutte partisane.

La carte pourrait permettre de faire basculer jusqu’à cinq sièges pour le GOP à partir des élections de mi-mandat de l’année prochaine. Le gouverneur républicain Greg Abbott devrait rapidement signer la loi, couronnant ainsi quelques semaines turbulentes au Texas à cause des efforts des républicains, désormais couronnés de succès, pour fausser davantage les cartes en faveur du GOP avant le recensement de 2030.

Avec la nouvelle carte, les républicains du Texas visent à obtenir 30 sièges à la Chambre des représentants – contre 25 actuellement – pour tenter de conserver le contrôle de la Chambre dans un contexte qui pourrait leur être défavorable l’année prochaine. Les républicains ne disposent actuellement que d’une majorité de trois sièges à la Chambre des représentants, de sorte que la nouvelle carte du Texas, à elle seule, aura une incidence considérable sur leurs chances.

L’effort inhabituel de redécoupage hors cycle au Texas a déclenché un contentieux national. La Californie a officiellement lancé ses représailles préventives jeudi, les législateurs approuvant une mesure de vote redessinant la carte de l’État pour créer cinq nouveaux sièges démocrates afin de compenser le Texas. Cette mesure, qui contournerait temporairement la commission indépendante de redécoupage de l’État, va maintenant être soumise aux électeurs lors du scrutin de novembre. Le gouverneur démocrate Gavin Newsom a déclaré que ce remaniement était nécessaire pour préserver la démocratie.

Mais les républicains pourraient bientôt avoir l’avantage alors que la bataille du redécoupage s’intensifie à l’échelle nationale : La Maison-Blanche fait pression sur d’autres États républicains, comme l’Indiana et le Missouri, pour qu’ils adoptent leurs propres mesures de redécoupage. Les gouverneurs démocrates de New York et de l’Illinois ont promis de riposter, mais n’ont jusqu’à présent pris aucune mesure concrète à cet effet.

Les démocrates et les groupes de défense des droits civiques ont promis de contester la légalité de la carte, et feront probablement valoir que les républicains ont illégalement tenu compte de la race lorsqu’ils ont redessiné les lignes.

Les républicains, quant à eux, soutiennent qu’ils ont redessiné les circonscriptions explicitement à des fins partisanes et qu’ils n’ont pas tenu compte de la race ou de l’appartenance ethnique.

« Je n’ai pas tenu compte de la race lorsque j’ai dessiné cette carte », a déclaré Phil King, sénateur de l’État du Texas et auteur de la loi sur le redécoupage, lors d’une audition devant une commission parlementaire. « Je l’ai dessinée en me basant sur ce qui serait le plus favorable aux candidats républicains.

Les plaintes relatives au charcutage racial sont l’un des derniers moyens de contester une carte politique devant un tribunal fédéral, depuis que la Cour suprême des États-Unis leur a interdit, en 2019, de contrôler le charcutage partisan. La nouvelle carte – qui a été dessinée à partir des données électorales de 2024 – crée quatre nouvelles circonscriptions à majorité hispanique, dessinées pour refléter l’évolution des électeurs hispaniques vers le GOP.

Les démocrates de la Chambre des représentants du Texas ont protesté contre ces cartes en quittant l’État pendant deux semaines, privant ainsi les républicains de la possibilité de mener à bien leurs travaux législatifs. Ils sont revenus lundi, ce qui a permis aux républicains d’adopter rapidement la loi. Les démocrates ont accumulé des milliers de dollars d’amendes pour s’être soustraits à leurs obligations législatives et, à leur retour, le président de la Chambre des représentants, Dustin Burrows, a voulu leur infliger une dernière punition : Il a ordonné aux forces de l’ordre de chaperonner les démocrates pour s’assurer qu’ils seraient présents lors de l’adoption de la carte.

L’une des démocrates, la représentante de l’État Nicole Collier, a refusé de signer une autorisation permettant à un agent de surveiller ses mouvements, préférant organiser un sit-in de trois jours sur le parquet de la Chambre.

« Lorsque j’appuie sur le bouton pour voter, je sais que ces cartes vont nuire à mes électeurs. Je ne vais pas me contenter d’accepter tranquillement leur intimidation ou leur discrimination », a déclaré Mme Collier depuis l’hémicycle.

Le Sénat a adopté sa carte samedi matin après avoir déjoué une tentative d’obstruction de la part d’un autre démocrate qui prévoyait d’organiser une dernière manifestation contre la législation. Mais les Républicains ont fait un geste procédural qui a mis fin au débat et la chambre a approuvé la carte selon les lignes des partis.