La semaine dernière, la présidence danoise de l’UE a dû abandonner l’espoir de finaliser l’objectif climatique de l’UE pour 2040 cette semaine.
Aujourd’hui, l’UE devra probablement aussi renoncer à présenter un objectif climatique 2035 solide à l’ONU.
C’est ce qui ressort d’une réunion des ambassadeurs des pays de l’UE.
La présidence danoise de l’UE a reçu le soutien nécessaire pour tenter de parvenir à une déclaration d’intention lors de la réunion de jeudi à Bruxelles pour les ministres de l’environnement des pays de l’UE.
La déclaration d’intention devrait décrire ce sur quoi l’UE espère se mettre d’accord concernant l’objectif de 2035.
C’est ce qu’a déclaré la présidence danoise de l’UE dans un commentaire écrit.
« D’une manière générale, la présidence danoise a reçu un large soutien pour notre approche visant à préparer une déclaration d’intention pour la réunion de jeudi au Conseil de l’environnement. Cette approche permettra à l’UE de ne pas arriver les mains vides à la conférence de l’ONU sur le climat », écrit la présidence danoise de l’UE.
Le Danemark espérait initialement parvenir à un accord sur l’objectif climatique de l’UE pour 2040 lors de la réunion ministérielle de jeudi.
L’espoir était alors que les pays de l’UE puissent dériver un objectif climatique ambitieux pour 2035 à partir de l’objectif pour 2040 et le présenter aux Nations unies.
Un objectif solide pour 2035 donnerait à l’UE le meilleur moyen de faire pression sur les pays d’autres régions du monde pour qu’ils réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre lors de la COP30 qui se tiendra au Brésil en novembre.
Les deux pays les plus peuplés de l’UE, l’Allemagne et la France, se sont toutefois fermement opposés à l’objectif climatique de 2040 lors d’une réunion qui s’est tenue la semaine dernière, avec le soutien de pays à forte intensité industrielle comme l’Italie, la Pologne et la République tchèque.
Cela a mis en évidence le scepticisme croissant des pays de l’UE à l’égard d’objectifs climatiques élevés. En réalité, le Danemark fait désormais partie d’un groupe plus restreint de pays de l’UE comprenant, entre autres, les pays nordiques et l’Espagne, qui soutiennent véritablement une action climatique rapide.
Un certain nombre d’autres pays de l’UE, dont l’Allemagne et la France, ont commencé à hésiter face à une économie nationale affaiblie et marquée par des prix de l’énergie élevés.
En raison de l’opposition de l’Allemagne et de la France, l’objectif climatique pour 2040 sera discuté lors d’un prochain sommet de l’UE.
La Commission européenne a proposé que l’objectif climatique pour 2040 vise une réduction de 90 % des gaz à effet de serre par rapport au niveau de 1990.
Selon des pays comme la Hongrie, cet objectif est trop élevé, tandis que d’autres pays réclament une certaine souplesse pour l’atteindre.
Lors de la réunion ministérielle de jeudi, le Danemark devrait s’assurer qu’il reste un lien entre la proposition de la Commission européenne pour une réduction de 90 % d’ici 2040 et la déclaration d’intention concernant l’objectif de 2035 sur lequel les pays tenteront de parvenir à un accord.
La question est donc de savoir si les pays de l’UE joueront le jeu lors de la réunion de jeudi :
« Nous sommes conscients qu’il existe des divergences de vues sur le contenu exact et l’équilibre de la déclaration d’intention, et nous sommes conscients de la nécessité d’un consensus sur cette question lors de la réunion de jeudi », indique un commentaire écrit de la présidence danoise de l’UE.
En 2023, l’UE représentera 6 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Il s’agit d’une diminution par rapport aux 15,2 % de 1990. L’UE a pour objectif de devenir neutre sur le plan climatique d’ici 2050.
Les plus gros émetteurs sont aujourd’hui les États-Unis, la Chine et l’Inde.