Prospective : La start-up allemande Cerabyte s’est fixé un objectif ambitieux : créer des baies de stockage capables de contenir plus de 100 pétaoctets de données d’ici à 2030. Pour ce faire, l’entreprise compte utiliser sa technologie de vitrocéramique gravée au laser, qui, selon elle, dure plus de 100 ans, alors que le stockage traditionnel sur bande a une durée de vie de 7 à 15 ans.
Lors de la conférence A3 Tech Live qui s’est tenue récemment à Munich (via Blocks and Files), Martin Kunze, CMO et cofondateur de Cerabyte, a parlé plus en détail de la technologie de stockage de nouvelle génération de l’entreprise. Pour encoder les données, des lasers femtosecondes sont appliqués à une nanocouche de céramique de 500 à 100 atomes d’épaisseur sur de minces tablettes de verre, gravant ainsi des nanopoints permanents que des caméras à haute résolution peuvent lire optiquement.
Les feuilles de vitrocéramique s’insèrent dans des cartouches de type bibliothèque de bandes magnétiques, qui sont déplacées à l’intérieur d’armoires à l’aide de bras robotisés.
M. Kunze a indiqué que le système pilote de 1 Po par rack, dont la date est fixée à 2025/2026, vise un temps de 90 secondes pour le premier octet et une bande passante soutenue de seulement 100 Mbit/s. D’ici à ce que le modèle 2029/2030 arrive, ces chiffres devraient avoir été atteints. D’ici à l’arrivée du modèle 2029/2030, ces chiffres devraient passer à plus de 100 Po par rack, à moins de 10 secondes pour le premier octet et à un taux de transfert de plus de 2 Gbps.
Cerabyte pense également que sa technologie d’écriture par laser femtoseconde pourrait évoluer vers une technologie de matrice à faisceau de particules, réduisant la taille de la zone de bits écrits de 300 nm à 3 nm. En utilisant un faisceau d’ions d’hélium pour l’écriture, Cerabyte prévoit qu’un rack pouvant contenir jusqu’à 100 000 PB sera possible d’ici 2045, bien que certains soient sceptiques quant à cette affirmation théorique.
Comparée au projet Silica de Microsoft, à Holomem et au stockage de l’ADN, Cerabyte affirme que sa technologie offre des avantages tels qu’une plus grande longévité, un coût inférieur par TB et des temps d’accès plus rapides.
M. Kunze a déclaré que la solution de Cerabyte pouvait transmettre des données à une vitesse de 1 à 2 Go/s, contre 1 Go/s pour les bandes, et coûter 1 $ par To, contre 2 $ par To pour les bandes. Il a également affirmé que le remplacement des bandes par la technologie de Cerabyte permettrait de réduire l’empreinte carbone du stockage des données de 2 % à 1,25 % des émissions mondiales de CO2.
Au début de l’année, Cerabyte a montré qu’un morceau de son verre d’archivage pouvait survivre à une immersion dans une bouilloire remplie d’eau salée bouillante et à un rôtissage à 250°C dans un four à pizza.