Esports World Cup 2025 : l’ambition saoudienne au cœur de l’e-sport mondial

Esports World Cup 2025 : l’ambition saoudienne au cœur de l’e-sport mondial

Riyad, Arabie Saoudite — Du 8 juillet au 24 août 2025, la capitale saoudienne accueille la deuxième édition de l’Esports World Cup, un événement d’une ampleur inédite dans l’histoire du jeu vidéo compétitif.

Sous l’impulsion du gouvernement saoudien, à travers la fondation Esports World Cup et l’initiative Vision 2030, cette coupe du monde d’un nouveau genre rassemble plus de 2 000 joueurs issus de 200 clubs et 100 pays. Vingt-cinq tournois couvrant vingt-quatre jeux sont organisés sur près de deux mois de compétition.

Un prize pool record

L’édition 2025 affiche une dotation globale d’environ 70 millions de dollars, un record absolu dans l’histoire de l’e-sport. Plus de 38 millions sont consacrés aux compétitions individuelles, tandis que 27 millions sont attribués au « Club Championship », une compétition interdisciplinaire récompensant les structures les plus performantes sur l’ensemble des jeux. Le club vainqueur repartira avec 7 millions de dollars. Des primes de qualification et des récompenses MVP complètent cette enveloppe.

Un line-up éclectique et stratégique

L’Esports World Cup 2025 se distingue par la diversité des titres sélectionnés, mêlant blockbusters et nouveautés. Parmi les jeux phares : Dota 2, League of Legends, Counter-Strike 2, EA Sports FC 25, Call of Duty: Black Ops 6, Street Fighter 6, Apex Legends, Rocket League, Rainbow Six Siege X, PUBG Mobile, Tekken 8 et Overwatch 2.

club partenaire Esports World Cup 2025

Certaines disciplines font leur première apparition cette année, à l’image de Valorant, Fatal Fury: City of the Wolves, Crossfire ou encore Naraka: Bladepoint. Particularité notable : l’inclusion des échecs, avec un tournoi blitz réunissant les meilleurs joueurs mondiaux pour un prize pool de 1,5 million de dollars.

Une stratégie d’image assumée

La compétition s’inscrit dans le cadre d’une stratégie plus large menée par l’Arabie Saoudite pour devenir un acteur central de l’industrie vidéoludique. Riyad souhaite faire de cette compétition une vitrine de son engagement dans le gaming, un pilier économique identifié par le programme Vision 2030. En parallèle des compétitions, l’événement accueille une conférence internationale sur le sport et l’esport, rassemblant investisseurs, éditeurs et décideurs du secteur.

Cristiano Ronaldo a été nommé ambassadeur mondial de la compétition, tandis que Magnus Carlsen, Hikaru Nakamura ou encore Fabiano Caruana participent à l’événement en tant que figures du tournoi d’échecs.

Une réception contrastée

Malgré son succès médiatique et commercial, l’événement ne fait pas l’unanimité. Plusieurs joueurs et équipes ont publiquement dénoncé l’événement, certains refusant d’y participer. Des critiques émergent autour de ce que certains qualifient de “sportswashing”, pointant les limites des libertés publiques et des droits humains dans le royaume saoudien.

Un tournant pour l’e-sport mondial

Avec ses moyens démesurés, l’Esports World Cup 2025 redéfinit les standards de l’e-sport international. Si le projet saoudien soulève des interrogations, il marque également une évolution profonde de la structuration professionnelle de l’e-sport : ligues globalisées, clubs multisectoriels, investissements massifs, et rapprochements croissants avec les industries du sport et du divertissement.

L’avenir dira si ce modèle s’imposera durablement ou s’il demeurera l’exception d’un pays cherchant à s’imposer par la force du capital. D’ici là, Riyad devient, pour l’été 2025, la capitale mondiale de l’e-sport.

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