La présidence danoise de l’UE s’efforce de préparer l’Ukraine à l’adhésion à l’UE en 2030, même si la Hongrie continue de s’y opposer.
C’est ce qu’a déclaré la ministre européenne Marie Bjerre (V) lors de la session du Parlement européen à Strasbourg.
Le Danemark aidera spécifiquement l’Ukraine à continuer à respecter les 35 chapitres des négociations.
Et ce, même si la Hongrie refuse toujours d’ouvrir le premier des six domaines de négociation dans lesquels les 35 chapitres sont divisés.
« L’idéal serait d’ouvrir officiellement les chapitres. Mais cela s’est avéré très difficile parce que la Hongrie bloque.
Nous devons donc continuer à faire des réformes, et lorsque nous serons enfin prêts à ouvrir les chapitres, ils pourront être rapidement refermés. Ainsi, les négociations avec l’Ukraine ne sont pas bloquées », déclare Marie Bjerre.
L’ouverture des différents chapitres des négociations requiert l’unanimité des 27 pays de l’UE.
Par conséquent, la Hongrie dispose effectivement d’un droit de veto, tandis que les 26 autres pays de l’UE soutiennent l’ouverture formelle des négociations.
En négligeant les formalités et en continuant résolument à travailler pour être prête, l’Ukraine peut toutefois se retrouver dans une position où le pays satisfait aux réglementations de l’UE avant même l’ouverture des négociations.
De cette manière, les chapitres peuvent être ouverts et fermés presque le même jour si la Hongrie change de position à un moment donné.
« Notre ambition reste de suivre la voie formelle. Mais si cela n’aboutit pas, nous devrons essayer d’autres mesures », déclare Marie Bjerre.
Ainsi, le Danemark accélère l’adhésion de l’Ukraine, même si, dans ce cas, elle deviendrait l’un des membres les plus peuplés et les plus pauvres de l’UE.
« Nous le devons à l’Ukraine. Le fait qu’ils voient que l’UE veut les intégrer leur remonte le moral », déclare Marie Bjerre.
Selon Marie Bjerre, lors d’une réunion des ministres européens des pays de l’UE la semaine dernière, les premières mesures ont été prises pour trouver des accords transitoires afin que l’adhésion de l’Ukraine à l’UE n’épuise pas les coffres de l’UE en matière d’aide agricole et régionale.
Toutefois, le pays doit satisfaire aux exigences de l’UE avant que l’adhésion à l’UE ne devienne une réalité, souligne la ministre danoise des affaires européennes.
« Si l’Ukraine poursuit son rythme de réformes, il n’est pas irréaliste qu’elle devienne membre de l’UE en 2030. Mais il ne s’agit pas de fixer une date limite. L’Ukraine deviendra membre lorsqu’elle sera prête », déclare Marie Bjerre.
Le Danemark s’efforcera également d’offrir à l’Ukraine certains des avantages liés à l’adhésion à l’UE, avant même que le pays ne soit officiellement intégré dans le giron de l’Union.
Sous la présidence danoise de l’UE, l’Ukraine a, par exemple, adhéré à l’accord d’itinérance de l’UE. Cela signifie que les Ukrainiens peuvent utiliser leur téléphone portable à un prix aussi bas que les citoyens de l’UE.
Le Danemark souhaite également permettre aux Ukrainiens d’accéder au programme Erasmus+ pour l’éducation, la jeunesse et les sports, explique Marie Bjerre.
Un sondage Eurobaromètre a montré la semaine dernière que 64 % des électeurs hongrois sont opposés à l’admission de l’Ukraine dans l’UE.
Peut-être plus inquiétant pour l’Ukraine, le sondage a également montré qu’une majorité d’électeurs en Italie et en République tchèque s’opposent à l’entrée de l’Ukraine dans l’UE.
En Allemagne, la population est divisée en deux groupes exactement égaux. Selon le sondage, 47 % des électeurs allemands sont favorables à l’adhésion de l’Ukraine, tandis que 47 % y sont opposés.
En France, 48 % des électeurs sont en faveur de l’adhésion de l’Ukraine, tandis que 44 % y sont opposés.