L’UE et les États-Unis travaillent intensivement à un accord-cadre sur les droits de douane, qui pourrait être finalisé « dans les prochains jours ».
C’est ce qu’a déclaré mercredi le commissaire européen au commerce, Maros Sefcovic, qui est le négociateur en chef de la Commission européenne pour cet accord.
« Nous avons bien progressé sur la voie d’une déclaration-cadre. J’espère que nous pourrons bientôt achever nos travaux », a déclaré Maros Sefcovic.
« J’espère que nous parviendrons à un résultat satisfaisant dans les prochains jours.
Il plaide donc pour que l’UE et les États-Unis concluent un accord-cadre qui servira de base à des accords ultérieurs.
« Il devrait s’agir d’un cadre qui ouvre la voie à un accord définitif entre l’UE et les États-Unis », déclare Maros Sefcovic.
Il a personnellement dirigé les négociations, qui sont passées à la vitesse supérieure avant l’échéance initiale du 9 juillet fixée par M. Trump.
« Après que Mme Von der Leyen et M. Trump se sont mis d’accord en mai pour accélérer les négociations, celles-ci se sont intensifiées. Nous sommes restés en contact permanent et avons veillé à ce que de réels progrès continuent d’être réalisés », a déclaré Maros Sefcovic.
Il souligne que la semaine dernière, quatre jours de négociations politiques et techniques ont eu lieu. Celles-ci ont été suivies de réunions quotidiennes par liaison vidéo.
« Les négociations se poursuivent à distance tous les jours et sont constructives », déclare Maros Sefcovic.
M. Trump a choisi de repousser du 9 juillet au 1er août la date limite à laquelle il imposerait des droits de douane supplémentaires, ce qui a donné plus de temps pour les négociations.
Les messages de Maros Sefcovic suggèrent que la Commission européenne a choisi la ligne défendue, entre autres, par le chancelier allemand Friedrich Merz.
A savoir, la recherche d’un accord limité pour éviter que la situation ne dégénère en une véritable guerre commerciale avec des droits de douane supplémentaires de la part des Etats-Unis et de l’UE.
Toutefois, certains pays de l’UE craignent qu’un accord rapide n’entraîne une détérioration des conditions.
Selon Maros Sefcovic, la Commission européenne maintient la ligne rouge concernant le droit de l’UE à fixer ses propres normes pour les produits entrant sur le marché européen.
« Il n’y a rien dans notre déclaration commune (avec les États-Unis, ndlr) qui affectera notre indépendance dans l’élaboration de nos propres règles », déclare Maros Sefcovic.
Cependant, il suggère qu’il y aura un changement dans les échanges commerciaux avec les États-Unis, ce qui devrait permettre à ces derniers de tirer un meilleur parti de leurs échanges avec l’UE :
« Permettez-moi d’être clair : bien que nous souhaitions parvenir à un accord satisfaisant, nous devons faire preuve d’équilibre.
« Le commerce avec les États-Unis est déséquilibré en raison du déficit commercial de ce pays », déclare Maros Sefcovic.
Trump a précédemment indiqué qu’il n’avait pas l’intention de supprimer les droits de douane généraux de dix pour cent sur les marchandises en provenance de l’UE. Cela pourrait être un moyen pour les États-Unis de limiter les exportations de l’UE vers les États-Unis.
Maros Sefcovic ne révèle toutefois pas les détails de l’accord. On ne sait donc pas quels tarifs douaniers Trump pourrait maintenir en dépit d’un éventuel accord-cadre.
En raison du rôle particulier du Danemark en tant que pays assurant la présidence de l’UE, la Première ministre Mette Frederiksen (S) s’est montrée prudente dans ses commentaires sur les négociations lors de sa visite au Parlement européen à Strasbourg mardi.
Elle y a soutenu la position de la Commission européenne dans les négociations :
« Les Européens s’accordent à dire qu’une guerre commerciale est une mauvaise idée. Je tiens à le rappeler aujourd’hui. Personne n’en sortira plus riche ».
« Et puisque nous sommes des alliés de l’autre côté de l’Atlantique, nous devrions nous serrer les coudes plutôt que de faire le contraire. Ma recommandation est donc clairement qu’il n’y ait pas de droits de douane ou de guerre commerciale sur la table », a déclaré Mette Frederiksen.
/ritzau/