« L’UE ne peut pas regarder passivement des civils innocents se faire tuer ou mourir de faim, tout comme les travailleurs humanitaires, les journalistes… C’est ce que les ministres des affaires étrangères devraient garder à l’esprit lors de leur réunion informelle à Copenhague ce week-end », a déclaré M. Lahbib lors d’une interview. « Nous devons avoir le courage politique de trouver une voix forte qui reflète nos valeurs et nos principes.
Il y a cinq jours, les Nations unies ont officiellement déclaré la famine à Gaza. « C’est la première fois au Moyen-Orient. C’est aussi une famine qui aurait pu être évitée si nous avions été autorisés à acheminer notre aide humanitaire. C’est une famine qui est due à 100 % à l’homme, alors que des montagnes d’aide humanitaire attendent à une courte distance de la population affamée », déclare M. Lahbib.
L’Eurocommissaire belge souligne également le risque de déportation de la population, suite à la décision du gouvernement israélien « de prendre le contrôle de toute la bande de Gaza ». Par ailleurs, M. Lahbib note que le nouveau projet de colonisation du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu en Cisjordanie compromet la solution des deux Etats.
Selon Lahbib, l’Union européenne a les moyens d’agir. Mais elle est prudente lorsqu’il s’agit de dire aux États membres – très divisés – ce qu’ils doivent faire. Certains préconisent des sanctions économiques, mais il n’y a pas de majorité pour cela. La France et quelques autres États membres veulent avancer vers la reconnaissance de l’État palestinien d’ici la fin du mois de septembre. « Cela pourrait être utile, cela pourrait ouvrir la voie à une solution à deux États, si c’est plus qu’une simple reconnaissance symbolique », déclare la politicienne libérale. Elle appelle également à des « solutions concrètes et pragmatiques ».