Le commissaire européen au commerce, Maros Sefcovic, a lancé cette semaine la procédure d’approbation de l’accord de libre-échange que la Commission a conclu à la fin de l’année dernière avec le Mercosur, le bloc commercial composé de l’Argentine, du Brésil, de l’Uruguay et du Paraguay. Cet accord pourrait créer la plus grande zone de libre-échange au monde, mais il est particulièrement sensible pour les agriculteurs. La Commission espère convaincre les États membres sceptiques grâce à des mesures de sauvegarde « solides ».
En Belgique francophone, l’accord suscite depuis longtemps une forte résistance, et les mesures de sauvegarde n’ont jusqu’à présent pas changé grand-chose à cet égard. « Notre position sur l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur est claire et a été répétée à plusieurs reprises : c’est un non à l’accord dans sa forme actuelle », a confirmé la ministre wallonne de l’Agriculture, Anne-Catherine Dalcq, après la présentation de M. Sefcovic. Elle a déploré que l’accord ne contienne pas de clause miroir qui garantirait des conditions de concurrence équitables pour les agriculteurs européens et sud-américains.
La résistance wallonne signifie que la Belgique devra « au minimum » s’abstenir lorsque la proposition arrivera sur la table des ministres du commerce, a conclu M. Dalcq. Il sera intéressant de voir la position des autres Etats membres. La France a jusqu’à présent pris la tête des protestations, et des pays comme la Pologne et l’Italie ont également fait preuve de scepticisme jusqu’à présent. Pour bloquer l’accord, une minorité de blocage doit être formée par quatre États membres représentant au moins 35 % de la population de l’UE.