BRUXELLES – L’incertitude concernant les droits de douane se reflète dans les chiffres du commerce transatlantique : en juin, les exportations européennes vers les États-Unis ont connu un net ralentissement, tandis que les importations en provenance des États-Unis ont augmenté de manière significative, selon les données d’Eurostat. Entre-temps, la déclaration commune qui devrait formaliser l’accord tarifaire conclu à la fin du mois de juillet par les pays de l’Union européenne et les États-Unis n’a pas encore été publiée. Ursula von der Leyen et Donald Trump reste en suspens, la réduction des droits de douane sur les voitures étant toujours bloquée.
En détail, en juin 2025, l’excédent de l’UE avec le reste du monde est tombé à 8 milliards d’euros, contre 20,3 milliards un an plus tôt. Avec les États-Unis, le principal partenaire de l’Union, l’excédent a été divisé par deux : de 18,5 à 9,6 milliards d’euros en douze mois. Selon Eurostat, les exportations de l’UE vers les États-Unis ont diminué de 10,3 %, à 40,2 milliards, tandis que les importations américaines en Europe ont augmenté de 16,4 %, à 30,6 milliards. Un double effet, donc, qui érode l’avantage commercial de l’Union européenne.
Bruxelles.
La baisse est concentrée dans les secteurs les plus exposés à la guerre commerciale. Le solde positif des machines et véhicules a diminué de 21,3 à 16,4 milliards d’euros. Le secteur de la chimie a également perdu du terrain, passant d’un excédent de 19,1 à 14,3 milliards. Les « autres produits manufacturés » ont enregistré un véritable renversement : d’un excédent de 1,9 milliard à un déficit de 1,4 milliard. Il s’agit des mêmes secteurs que ceux touchés par les droits de douane américains. Les données sont encore plus évidentes dans les flux corrigés des variations saisonnières : en juin, les exportations de l’UE vers les pays tiers ont diminué de 2,3 % par rapport à mai, tandis que les importations ont augmenté de 2,9 %, entraînant l’effondrement du solde de 12,7 à 1,8 milliard. Un signe que l’incertitude tarifaire a déjà un impact sur les chaînes logistiques.
Selon le Financial Times, la déclaration conjointe UE-USA, qui devrait formaliser l’accord tarifaire, reste reportée en raison de désaccords sur la formulation relative aux « barrières non tarifaires » : Washington veut une marge de manœuvre sur les règles numériques européennes – en particulier la loi sur les services numériques – tandis que pour Bruxelles, il s’agirait d’une limite non négociable. Sans accord, la réduction des droits de douane sur les voitures de 27,5 % à 15 %, promise par la Maison Blanche, n’entrera pas en vigueur. Par ailleurs, le sort des droits de douane sur les vins et spiritueux n’est toujours pas clair. (18 août)